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Tous les débuts sont épineux et intimidants. J’ai toujours l’impression de tout recommencer, ce qui n’est pas faux. 2020 est une année chaotique, qui nous a laissés pantelants, épuisés, dans une recherche frénétique de sens, si je puis me permettre ce cliché déjà surexploité. Je sais écrire, pourquoi pas commencer un blog ?

Les problèmes sont apparus quelques secondes après que je me suis posé cette question. Est-ce que je suis légitime ? Et si c’est juste mauvais, ce que j’écris ? Comment on écrit, en fait ? Comment on crée un blog ? A la simple idée de tenir un stylo, des montagnes d’angoisse m’ont écrasé. Je ne sais pas ce que je fais de ma vie, ni où celle-ci va me mener. En entrevoyant mon reflet angoissé par ces perspectives dans le miroir, je lui ai adressé un laïus d’encouragement pour attiser les brasiers de la passion en moi. Malheureusement, ça n’a pas fonctionné.

En fait, être vulnérable me terrifie, tout comme partager quoi que ce soit de mes jours ou encore dire ce qui me passe par la tête. Faire tout ça, pour ensuite le poster en ligne, me semble être une tâche herculéenne. D’ailleurs, qu’est-ce que je pourrais bien dire ? Je suis fatigay, vaguement narcissique et, comme certains de mes modèles (littéraires ou autres), intello sur les bords. Mais si je ne parle pas de moi-même, qui sera là pour le faire ?

Je vais alors balancer mes propres peurs dans un trou profond. Ceci est un blog ; il ne va sans doute pas sauver le monde. Je ne sais peut-être pas ce que je dis, ni ce que je fais, mais rien ne pourra m’empêcher de m’agiter dans mon coin. Apparemment, essayer de nouvelles choses est bon pour le moral (j’en doute fortement). Je ne peux pas promettre que je ne me livrerai pas à des fadaises sans lendemain, que je ne me confondrai pas en papiers absurdes, néanmoins en embarquant avec moi, c’est sûr que ce sera une aventure. Je ne sais pas si mes mots sont adéquats ou comment tout cela fonctionne ; je vais plonger la tête la première dans l’inconnu, accueillir à bras ouverts la pagaille désordonnée et géniale que sont nos existences dans cet univers. C’est parti.